posté le 29-01-2012 à 15:39:09
Emotion
Souvenirs, impressions, regrets, nostalgies d’un monde et d’un pays qui, s’il n’a pas été un modèle idéal de société, se retrouve souvent et encore quelquefois regretté par bon nombre de ses enfants toutes origines et confessions confondues.
le retour à la maison fut l’épisode le plus troublant du voyage.
J’en avais rêvé depuis toujours.
J’en ressentais de plus en plus le besoin.
7 rue Mazagran
Mon arrivée, 44 ans après, rue Mazagran, aujourd’hui rue Lofti Benzine, ne passa pas inaperçu.
Nacer qui avait du mal à cacher son émotion
La même bonne odeur de pain chaud que dégageait le fournil de Mon Réalé.
Ce petit triangle carrelé et usé était la halte obligée des mères
et grand mèresrevenant chargées du marché de Bab el Oued.
NACER le petit fils d'Aîcha
Repéré par deux commerçants, je fus de suite chaleureusement entouré par une dizaine de personnes. L’une d’entre elle alla chercher l’occupant du premier étage qui s’empressa tout de suite de m’inviter à venir voir la maison. Tant de gentillesse me troublait déjà.
Monsieur et Madame Allouach, fils et belle fille d'Aïcha
En entrant dans la cage d’escalier, rien n’avait vraiment changé. La rampe sur laquelle nous glissions du premier étage, les carrelages, l’odeur même du boulanger mitoyen.
La chambre où je suis né
L’accueil de Mme Allouache et de son fils ne faillit à aucune règle de l’hospitalité algérienne.
La maison me parut plus petite mais les transformations étaient telles que j’en fus presque déçu.
A part le carrelage d’une chambre, tout à l’intérieure avait changé. Changé en mieux, en beaucoup mieux. Une décoration et un ameublement oriental se détachait des murs carrelés à hauteur d’homme. Une magnifique transformation, à mille lieues de la modeste maison d’une simple famille de pieds noirs de Bab el Oued des années cinquante.
Devant la cuisine
En racontant à Mme Allouache que ma grand-mère avait laissé sa maison à une dame Aïcha, qui était fort appréciée de toute la famille, j’eu l’agréable surprise de m’entendre dire qu’elle était sa belle fille et le jeune homme qui m’avait invité à monter était son petit fils.
Ce que j’espérais secrètement depuis longtemps mais sans trop y croire venait de se réaliser.
A cet instant, je dus sortir sur le balcon refouler quelques sanglots difficiles à dissimuler et je savais déjà que mon voyage à Alger était réussi.
Et là…j’ai craqué.
Le carrelage
Retrouver la famille d’Aïcha fut un moment d’intense joie en même temps qu’une émotion assez vive.
J’étais là, 44 ans après, le cœur serré, avec des souvenirs bouleversants, devant des inconnus qui avaient comme moi des larmes pleins les yeux.
Ha ! si Aïcha et ma grand mère avait pu être là !
Ces moments, il m’est plus facile de les écrire que de les raconter car l’émotion est encore bien présente, bien vivante.
Les retrouvailles le lendemain avec son fils, M’Barek, nous ont fait revivre le temps d’un repas familial, une époque à jamais révolue mais combien présente dans nos mémoires et que chacun gardons jalousement et précieusement enfouie en nous même.
Baïnem Falaise
plage du rocher troué
Baïnem et le cap Capxine
bidonville du clos salambier